C'est depuis Hambourg que l'Allemand Roccat se propose de révolutionner le monde du clavier compact. Plaisanterie mise à part sur la révolution, le Vulcan II Mini est un modèle « 65% » comme vous n'en avez jamais vu. Épileptiques photosensibles s'abstenir !
Propriété de l'Américain Turtle Beach depuis déjà quelques années, Roccat n'en a pour autant pas perdu son identité. Il nous le prouve encore aujourd'hui en lançant consécutivement deux modèles de Vulcan II, un Mini au format compact « 65% » et un Max qui n'est toutefois que d'une taille tout à fait standard. C'est le premier de ces deux produits « lumineux » que nous testons aujourd'hui.
« 65% » et des lumières « tout partout »
Le format « 65% » participe de la réduction de l'encombrement des claviers. On est passé du modèle standard au TKL, pour tenkeyless qui supprime le pavé numérique, avant de voir arriver deux variations encore plus compactes, les « 65% » et « 60% ». Ces derniers font l'impasse sur la majorité des touches « annexes » alors qu'un « 65% » est un peu plus raisonnable et conserve quelques touches bien pratiques comme les page suivante, page précédente et touches fléchées.
C'est précisément le cas de notre Vulcan II Mini pour lequel nous aboutissons à une longueur de 324 millimètres. La largeur s'établit à 116 mm et la hauteur à 31 mm. D'emblée, cette dernière valeur peut surprendre, mais il faut savoir que le format du clavier n'a pas d'influence directe sur la hauteur des contacteurs, des touches et donc du produit dans son ensemble. On peut regretter que Roccat n'ait pas opté pour des contacteurs low profile voire, plus moderne, des ultra low profile. Cela aura au moins l'avantage de permettre une adaptation plus rapide pour de la saisie au kilomètre.
Le Vulcan II Mini est, comme souvent chez Roccat, un modèle construit autour d'une base en plastique avec une plaque en aluminium brossé sur la partie supérieure. Cela permet de réduire les coûts tout en apportant une certaine rigidité à l'ensemble. L'aluminium brossé est aussi très élégant, même s'il a tendance à capturer la moindre poussière ainsi que toutes les traces de doigts. C'est sur cette plaque en métal que reposent les contacteurs, des Titan II dits « linéaires » conçus en interne, chez Roccat.
Format compact oblige, le Vulcan II Mini est un poids plume à plus ou moins 540 grammes. Il est toutefois regrettable de voir que Roccat ait décidé d'opter pour un modèle exclusivement filaire et, tout de suite, les 540 g apparaissent beaucoup plus classiques. Au moins, on se consolera en constatant que le fabricant a opté pour un connecteur USB-C tout ce qu'il y a de plus standard sur le clavier associé à un câble de connexion détachable. En revanche, il n'est pas question de trouver de port USB pass-through. Dommage.
Le câble USB-C vers USB-A livré par Roccat est d'ailleurs le seul accessoire pour accompagner le clavier. Nous aurions pu imaginer quelques petites choses en plus pour justifier le tarif du Vulcan II Mini bien sûr, mais aussi pour exploiter certains de ses atouts comme la possibilité de changer les contacteurs ou, plus intéressant encore, de personnaliser les touches. À ce niveau, Roccat nous semble toutefois un peu optimiste en mettant en avant d'infinies possibilités.
En effet, si le format des croix de fixation des keycaps est standard, il n'en est pas de même des touches, moins hautes que de coutume. Il sera donc possible d'en trouver de nouvelles, mais le choix sera moins vaste qu'avec des keycaps réellement standards. Enfin, impossible de ne pas évoquer les patins antidérapants présents sous le clavier, pour le maintenir très efficacement, et les deux pieds escamotables. Ces derniers ont l'avantage de disposer de deux parties autorisant une inclinaison sur trois niveaux : 0, 6° ou 9°. Impeccable.
Des touches qui claquent, des switchs qui réagissent
Une triple-inclinaison qui reste rare sur les claviers standards et, logiquement, plus rare encore sur les « 65% ». Elle a toutefois l'intérêt d'autoriser un ajustement bien plus fin de l'inclinaison de l'ensemble du clavier et d'aller finalement beaucoup plus loin que les classiques repose-poignets. C'est sans doute la raison pour laquelle, Roccat ne livre d'ailleurs pas pareil accessoire et qu'il n'en permet même pas la fixation en option. La triple-inclinaison autorise aussi une adaptation beaucoup plus rapide.
Souvent, l'utilisation d'un TKL, d'un « 65% » ou d'un « 60% » pose problème quand on est habitué à un modèle standard : hauteur ou écartement des touches, inclinaison et taille du clavier sont autant d'éléments auxquels il faut s'habituer, mais force et des reconnaître que Roccat réduit magistralement cette période. Il faut en revanche faire une croix sur ces raccourcis multimédias ou macros qui équipent les modèles standards. Roccat a tenté de multiplier les options à ce niveau, mais même en dédoublant le nombre de commandes disponibles (deux par touche), la fonction Easy-Shift [+] ne compense pas totalement.
Nous l'avons dit, Roccat a retenu des contacteurs de son cru qui, hélas, ne sont pas low profile. Les Roccat Titan II ont d'autres qualités à commencer par leur fonctionnement optique qui assure une réactivité exceptionnelle. À ce sujet, évoquons une course totale de 3,6 millimètres pour une activation dès 1,4 mm avec une force de 45g seulement. D'excellentes performances qui n'imposeront pas un autre temps d'adaptation comme ça peut être le cas avec les rares contacteurs sous le millimètre pour le point d'activation.
En jeu, il n'y a guère de reproche à formuler au clavier dans son ensemble, aux contacteurs en particulier. Ils ont agréables, précis et réactifs. Pour de la saisie au kilomètre, c'est peut-être un peu moins probant. La différence est subtile, mais le retour n'est pas aussi rapide qu'on pourrait s'y attendre et la taille des touches peut déranger. Plus gênant, alors que Roccat vante le silence de ses switchs, il semble oublier tous les bruits qui peuvent entourer celui des contacteurs. Alors c'est vrai, linéaires et sans effet « clic », les Titan II sont très discrets, mais il en va autrement du reste du clavier.
D'abord, avec une course totale de seulement 3,6 mm, il est fort possible que des utilisateurs un peu « brutes » viennent faire taper les touches contre la structure du clavier. S'ensuit un « clac » un peu désagréable. Mais c'est après que c'est le plus gênant quand ce « clac » vient résonner et se propager du fait de la structure ouverte du clavier. Roccat n'est pas vraiment responsable que la structure ouverte entraîne ce genre de désagréments, mais il aurait pu améliorer les choses, avec des sound dampeners par exemple.
Avant de terminer, deux mots s'imposent. Le premier pour évoquer Swarm, le logiciel de configuration de Roccat. Si les fonctions sont toutes là, une refonte esthétique s'impose : que le soft peut faire vieillot. En revanche, il intègre ce qu'il faut pour gérer les paramètres classiques (commande de chaque touche) ou des choses plus subtiles comme les performances du clavier (polling rate, jusqu'à 1000 Hz), la fonction Easy-Shift[+] ou le rétroéclairage impressionnant des touches grâce à un système de double LED.
Fiche technique
- Prix : 150 euros environ
- Poids : 540 grammes environ
- Dimensions : 324 x 116 x 31 millimètres
- Connexion : filaire (câble tressé USB-A 1,8 mètre)
- Disposition : AZERTY, 67 touches
- Commandes spéciales : aucune, divers raccourcis (+FN)
- Anti-ghosting : Oui, complet
- Rollover : N-key
- Contacteurs : Roccat Titan II
- Rétroéclairage : RGB touche par touche
- Garantie : 2 ans
- Où acheter : Roccat